Alli, les limites d'un médicament pour mincir
Alli® est un médicament commercialisé en France depuis mai 2009. Vendue sans ordonnance, cette gélule censée faire mincir pose les limites d’une prise en charge médicamenteuse des problèmes de surpoids et d’obésité.
Alli® est une médication proposée par le laboratoire GSK comme aide à l’amaigrissement. Il est conseillé de prendre une gélule quotidienne, et parallèlement de suivre un régime alimentaire allégé en matières grasses, ainsi que de faire de l’activité physique. Il n’est pas conseillé de prendre Alli®, la gélule dite « anti-obésité », en continuant à consommer beaucoup de graisses, sous peine de troubles digestifs.
Un médicament en vente libre visant les personnes en surpoids
Le laboratoire GSK présente Alli® comme un facilitateur de perte de poids, qui aiderait à perdre un kilo supplémentaire pour deux de perdus grâce au « régime normal » (une alimentation non grasse et de l’exercice physique).
Le principe actif d’Alli® est l’Orlistat (60 mg par gélule), la même molécule qui était déjà présente dans le Xenical®, proposé par le laboratoire Roche (le dosage était alors de 120 mg par gélule). Mais alors qu’il fallait une ordonnance médicale pour le Xenical, on peut acheter Alli® sur le simple conseil du pharmacien, qui doit simplement vérifier que le client est bel et bien en surpoids avant de lui vendre le produit.
Car Alli® est censé s’adresser seulement aux personnes eu surpoids ou obèses, c’est-à-dire dont l’indice de masse corporelle (IMC) –calculé en divisant son poids par sa taille au carré- est supérieur à 28. Pour 1 mètre 60, il faut donc faire plus de 72 kilos.
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Le fonctionnement de la gélule amincissante
Comment fonctionne ce médicament ? L’Orlistat agit sur les enzymes pancréatiques, les lipases, indispensables pour digérer les graisses. Les graisses non digérées se retrouvent donc dans les selles. La bonne nouvelle est qu’on peut maigrir à nourriture égale, et la mauvaise est que les selles deviennent grasses et nauséabondes. A son arrivée sur le marché français, outre les critiques mettant en question la distribution d’un tel médicament en vente libre, Alli® a été critiqué, voire tourné en dérision en raison de son effet laxatif.
Le mécanisme d’action de ce médicament aboutit à la mise en accusation des graisses, considérées comme la cause de la prise de poids. Voilà qui est à la fois injuste et faux : injuste car les lipides sont nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme et en 2010, l’Afssa (l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments) a révisé les apports nutritionnels conseillés, et conseille désormais une proportion de lipides dans l’alimentation de 35 à 40% (au lieu de 30 à 35%).
De plus, il est faux de dire que les lipides sont responsables du surpoids et de l’obésité : c’est l’apport calorique total qu’il faut prendre en compte, et si on mange trop globalement, on va grossir quels que soient les nutriments consommés.
Interrogé par le site internet Rue 89 au moment du lancement d’Alli®, Jean-Philippe Zermati, nutritionniste et président du Gros (Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids), rappelait qu’Alli® diabolisait une catégorie de nutriments, alors que pour maigrir, « une approche globale », qui ne bannit aucun type d'aliment, doit plutôt être préconisée.
Notez enfin qu’en janvier 2011, après le scandale autour du Médiator®, l’Agence des produits de santé (Afssaps) a placé 59 médicaments, dont Alli®, sous surveillance, dans le cadre d’une procédure de suivi d’éventuels effets indésirables. Résultats prochainement.
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