Vous avez commencé en avril-mai 2014!

re bonjour à toutes

merci de vos réponses et un merci tout particulier et même ému à pattie ! ne t'excuses pas de m'avoir fait un roman surtout !

je suis très très touchée par ce post très long et véritablement intéressant qui m'est entièrement consacré !

je pense et j'espère qu'il servira à d'autres aussi !

je vais le lire et le relire pour bien m'en imprégner parce que je crois que tu as touché très très juste !

je penses que tu as raison, ma réaction tient du contrôle alors que j'avais réussi depuis mon inscription à relacher au point d'avoir arrété les produits allégés consommés depuis près de trente ans, et bon an mal an à perdre un peu plus de deux kilos en trois mois magré tout. Au lieu de me réjouir ce matin du fait que je n'ai pas regrossi malgré mes derniers excés sur deux ou trois semaines, je regrette de ne pas avoir fait mieux en me disant tout au fond de moi, que si je m'étais appliquée, j'aurai encore perdu ! C'est vrai que de manière générale mon souci numéro un est la culpabilité et en boucle forcément le  contrôle comme si j'étais responsable de tout ! je vais vraiment me laisser toucher tranquillement par tout ce que tu as écrit, parce que je ressens profondément que tu as tout à fait raison ! je suis allée voir le fil dont tu parles mais j'y prendrai plus de temps, effectivement il est passionnant et je le trouve très parlant sur ce que je vis en ce moment.

merci encore !

Josepha, dans ton post, Il y a des petites expressions qui montrent que peut-être, tu fais bien de bâcler et de lâcher. Peut-être que tu ne lâches pas LC en lui-même, mais plutôt que tu lâches prise, que tu abandonnes l'idée de contrôler.

Quand tu dis : "C'est à dire que je mange très volontairement, en étant consciente que je ne fais pas ce que LC m'a appris, mais sans vraiment prendre le temps de déguster, juste, par réflexe sur une bouchée ou deux en sentant peut être un peu plus finement le goût ou la texture de ce que je mange... je ne sais pas si vous me comprenez."

Ce que je crois comprendre, c'est que tu t'attardes davantage sur la dégustation qu'avant LC. Oh, pas comme tu penses qu'il Faudrait le faire, pas comme une dégustation Modèle telle que décrite dans le Manuel du Parfait Dégustateur. Mais probablement comme la dégustation réflexe d'un mangeur régulé. Je doute qu'un mangeur régulé prenne le temps de noter chaque point de sa dégustation, même intérieurement.

De plus, tu dis "réflexe", et ça, c'est bon : manger tout sans déguster semble être moins facile pour toi, tu utilises la dégustation par réflexe.

Et puis tu dis que tu ne fais pas ce que LC t'a appris. Moi aussi, j'ai eu un passage comme ça. Sauf que j'avais consciencieusement oublié que LC apprend aussi à manger. On n'apprend pas ici à se passer de la nourriture émotionnelle procurée par les aliments. On apprend (très progressivement) à la manger correctement, de manière à ce qu'elle nous aide pour de vrai à nous réconforter. Et parallèlement, on apprend encore plus progressivement, laborieusement, à diminuer le nombre de moments où on a besoin de réconfort.

Tu écris aussi : "En gros je sens que je lâche le programme, ou plus exactement que je suis bien moins motivée et que je bacle !"

Moins motivée, ça n'est pas plutôt "moins dans la lune de miel" ? Au début, LC, c'est plutôt cool : on peut manger des aliments "interdits" (ou du moins on le pourra bientôt), c'est plein de promesses de pouvoir devenir plus serein. Et puis ensuite, on découvre l'envers du décor : le travail et la lenteur qui sont derrière. L'idée de voir le soleil se lever depuis le haut de la montagne, c'est cool. Jusqu'au moment où on a commencé à gravir ladite montagne, qu'on a bien regardé : il n'y a pas d'ascenseur et il y a même des endroits qu'on va devoir franchir avec un piolet et une corde ! Et le soleil aura le temps de se lever un paquet de fois avant qu'on puisse envisager de le regarder faire depuis en haut ! Ca décourage un chouïa. Moi, en tous cas, ça m'a découragée. Mais l'alternative, c'est quoi ? Manger sans faim des trucs qui ne me font pas envie ou des trucs qui me culpabilisent ? Du coup, j'ai préféré continuer avec mes biscuits et mon chocolat et mes crèmes dessert et mes haricots verts au beurre. Et je me suis aperçu qu'en fait, le soleil, je le voyais se lever. Certes pas depuis le lointain sommet de la montagne. Juste depuis le flanc de la montagne à laquelle je suis accrochée. Mais je le vois, c'est le même qu'en haut. C'est comme si être sur le chemin, c'était être déjà arrivée.

Quand tu dis "je bâcle", moi, je me dis "cool ! elle cherche moins la perfection, elle est sur la bonne voie, elle va y arriver !" Parce que oui, un régime réclame du contrôle parfait. Mais LC, pas du tout. Il demande d'apprendre certaines choses du mieux possible (sa faim, sa non-faim, ses EME, la conscience de soi au moment présent, se réconforter, etc), mais il ne demande jamais de les appliquer parfaitement pour la vie, ni même le temps de l'amaigrissement. Quand quelqu'un dit, sur un chat du mercredi, qu'il a mangé un truc offert par un ami sans avoir faim, les docteurs ne disent pas "Oui, ce n'est pas grave, vous n'auriez pas dû, mais ce n'est pas grave". Ils disent plutôt "Ca arrive, il faut savoir profiter des moments, le corps fera ce qu'il a à faire". Ils disent aussi de se méfier de ne pas remplacer la dictature d'un régime par la dictature de la faim/satiété/dégustation. La faim, la satiété, ce sont des indicateurs. La dégustation, c'est un outil de plaisir qui ouvre la conscience au moment présent.

Et je trouve que tu ne te parles pas gentiment. Quand tu dis "Pour autant j'ai créé quelques petits réflexes qui se rapellent ponctuellement à moi genre "tt'es sure que t'as faim" "tu devrais faire de la pleine conscience à minima avant de craquer""t'es sure que tu pourrais pas résister à cette EME ". ces réflexes ,même s'ils ne m'empèchent pas de passer à l'acte et de manger encore même si je n'ai plus faim, réduisent tout de même sans doute inconsciemment la quantité que j'ingère puisque je ne grossis pas !"

Bon, déjà, ça t'aide, c'est déjà pas mal. Mais les "t'es sûre", c'est un peu comme de l'auto-incitation à être mieux que tu n'es. "Est-ce que j'ai faim ?" ça me questionne. "Est-ce que j'en suis sûre ?" ça veut dire que déjà ma première réponse n'est pas fiable, donc je suis sans valeur. Et ça veut dire qu'il y a un idéal à atteindre, et que comme je n'y suis pas encore, alors je suis sans valeur. Pareil pour le "je devrais". JE DOIS RIEN DU TOUT, NON MAIS HO ! :-) Je peux faire de la pleine conscience - ou pas. Mais il n'existe pas de Pattie idéale qui devrait faire de la pleine conscience au lieu de manger, qui pourrait un jour remplacer la Pattie sans valeur qui n'en fait pas. Du coup, je me dis que c'est peut-être pareil pour les Josepha (je connais mieux les Pattie :-) Les "t'es sûre" et les "tu devrais", c'est une tentative de contrôle (je lis "Le piège du bonheur", de Russ Harris, et il le dit).  Mais le contrôle, ça ne fonctionne pas.

Et le mot "résister", il fait tilt, chez moi. On ne peut pas résister à une EME, c'est impossible. C'est une partie de toi, tes émotions et tes pensées, au même titre que ton corps. C'est comme si tu places tes deux mains face à toi, paume contre paume, genre prière, et que tu te fasses un bras de fer. Quelle main va gagner, tu crois ? Quelle main va résister ? A part pour se muscler et finir par se faire mal, ça ne sert à rien. Résister, c'est bon pour les régimes. Ca fonctionne comme ça, un régime : on est motivé, on résiste, et puis on craque, et puis on se remotive, et on re-résiste, et puis on craque, etc. LC, ça ne fonctionne pas comme ça. LC, c'est dans la vie qui suit son cours. Laisse-la exister, cette pauvre émotion. Ca n'est qu'une émotion, il y a plein de choses autour, il n'y a pas qu'elle.

Quand tu dis : "Cet état d'esprit m'inquiète parce que je sens bien qu'insidieusement  il peut me ramener à un comportement du type "bof au point où j'en suis, laisses tomber" dont je suis adepte."

Je n'en suis pas sûre. Ca n'est qu'un état d'esprit, c'est-à-dire un ensemble de pensées automatiques récurrentes. Ca n'est pas la réalité. La réalité, c'est que tu appliques imparfaitement le programme. Mais ce programme ne demande pas à être appliqué parfaitement. Il demande à ce qu'on s'exerce le plus souvent possible. C'est comme un enfant à qui on demande de faire un exercice plein d'opérations. Il sait qu'elles ne seront pas toutes justes, et ça peut le faire renoncer. Sauf que ce qu'on lui demande, ça n'est pas de les faire juste. C'est de s'entraîner à en faire. Et pas jour et nuit. Sa pensée d'échec peut lui faire renoncer à faire son exercice. Mais il peut aussi la mettre de côté et faire juste ce qu'on lui demande. Il y a trèèèèès longtemps, j'étais perturbée par le bac qui approchait. Impossible de réviser, puisque je ne pourrais pas réviser parfaitement. Et ma mère a dit "Nous, tout ce qu'on te demande, c'est d'essayer". Alors je suis allée dans ma chambre, et au lieu de chercher comment faire pour réviser parfaitement, j'ai révisé imparfaitement, sans programme, emploi du temps, tableau de progression. Juste avec le bouquin ou le cahier qui me tombait tout la main, ou mon envie du moment. Par contre, du coup, c'était de vraies journées de révision, pas des journées où je me demandais par quel bout le prendre en me faisant chauffer un thé, en allant chercher un fruit ou en aiguisant mon crayon.

Les états d'esprit, ça n'est pas nous. C'est juste un bain de pensées automatiques qui ne sont pas forcément très utiles. On peut parfaitement les laisser barboter dans leur coin et faire autre chose pendant ce temps. En tous cas, on peut s'entraîner à le faire (on a pas besoin de réussir tout de suite, pas plus qu'un élève de maternelle n'a besoin de passer son bac à la fin de sa première année !)

Désolée, je te fais un roman. Mais ça m'attriste de te voir si mal, alors que dans tes posts, je vois que tu es riche intérieurement. Est-ce que tu as lu ce fil ? //www.linecoaching.com/content/de-la-souplesse-pour-eviter-le-controle Moi, il m'a beaucoup aidée.