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Bonjour,
Je me présente : Ysé, 46 ans. Je suis en obésité sévère. Je me suis inscrite la semaine dernière.
Je suis une mangeuse émotionnelle depuis mon enfance.
J'ai enfin décidé de m'occuper de moi : j'ai la facheuse tendance de faire passer les autres avant moi...
Mon premier geste a été de m'inscrire à LC : cela fait plus d'un an que j'hésite...
J'ai pris beaucoup de poids car j'ai des complusions, des Eme qui je pense ont été aggravées par ces stupides régimes réalisés depuis plus de 25 ans...
Je pense que je suis enfin au bon endroit que cela va être long et sans doute difficile par moment.
Mais je suis iffiniment heureusement de ma décision.
A très bientôt.
[quote=ysé]
Je pense que je suis enfin au bon endroit que cela va être long et sans doute difficile par moment.
Mais je suis iffiniment heureusement de ma décision.
[/quote]
bienvenue Ysé, tu peux compter sur notre soutien !
Bienvenue Ysé !
[quote=ysé] Mon premier geste a été de m'inscrire à LC : cela fait plus d'un an que j'hésite...[/quote]
Peux-tu nous dire en plus sur les sources de ton hésitation ?
Je trouve ça intéressant car ça m'a pris aussi un certain temps entre le moment où j'ai découvert l'approche du G.R.O.S. (groupe de recherche sur le surpoids et l'obésité) et celui où j'ai franchi le pas de me proposer d'appliquer cette approche.
Bonjour Ysé... Nous en sommes toutes là, avec un rapport à la nourriture difficile : elle tient une place très importante dans nos vies, elle est paradoxalement objet de réconfort et de dégoût en même temps. Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis : j'ai moi aussi enfin décidé de m'occuper de MOI !! La vie, le travail, les autres m'avaient littéralement engloutie, et beaucoup de mauvais comportements sont liés à ça : manger vite entre 2 tâches, prendre soin des uns et des autres, compenser les frustrations par une prise alimentaire non contrôlée et pas toujours justifiée par la faim...
Ma première étape, avant Linecoaching, a été de me persuader que je méritais moi aussi les soins apportés aux autres. Même grosse, je peux me maquiller, mettre davantage de soin dans mes tenues, prendre un peu de temps pour aller à la gym etc : j'avais oublié depuis un certain nombre d'années le plaisir de me sentir belle, d'aimer mon corps malgré ses imperfections (je suis grosse, d'accord, mais une belle couleur et une belle coupe de cheveux me vont très bien !!!)
Et moi aussi, trop mal dans ma peau, j'ai eu la bêtise de croire à tous ces régimes, qui au final ne ont délestée d'euros à défaut de kilos (durablement).
Ce retour à une bête logique me fait prendre conscience du pourquoi ça n'a pas marché : pour maigrir, il faut manger moins !! Loin de ces régimes "à volonté" qui ne font que dégouter d'un aliment. Et pour manger moins, il faut se ressourcer au plus profond de soi, et comprendre comment nous fonctionnons.
Non, ce n'est pas miraculeux, mais depuis que je prends le temps de m'écouter, je me réconcilie peu à peu avec la nourriture... je mange à nouveau des aliments que je m'interdisais... ne culpabilise plus (ou moins, soyons honnête) après une raclette, ou un pain aux raisins... J'arrive davantage à gérer mes compulsions, mes grignotages : sans les supprimer, je les gère en quantité, et pour moi c'est une belle prouesse.
Tous les régimes quels qu'ils soient "obligeaient" à prendre un bon petit déjeûner : moi, je n'ai jamais eu faim le matin, très peu le midi. J'ai fin vers 17h18h. Alors pourquoi rajouter des calories non necessaires consommées sans véritable plaisir, plutôt par obligation ?
Je m'obligeais à ne pas manger en public : maintenant, j'ai dans mon sac des biscuits que je peux prendre n'importe où, quand j'en ai un réel besoin. Et ce que pensent les autres m'indiffère du moment que c'est bien pour moi.
Et je me sens mieux, plus en harmonie, indépendemment de mon poids. Alors je me dis que je suis sur la bonne voie !!
Courage à toi Ysé, et à vous toutes (tous ?). Je pense sincèrement que nous avons cette fois fait le bon choix !!
[quote=FAN²]Je m'obligeais à ne pas manger en public : maintenant, j'ai dans mon sac des biscuits que je peux prendre n'importe où, quand j'en ai un réel besoin. Et ce que pensent les autres m'indiffère du moment que c'est bien pour moi.[/quote]
Qu'est-ce qui t'a aidé par rapport au fait de manger en public ? Pour moi ça reste un point difficile. J'ai mis cela dans les situations de stress liées à mon poids comme outil préféré mais je n'ai pas encore fait d'expérimentation.
Je suis très très obèse. Il y a quelque chose qui est vu, remarqué ou non, mais qui est là, physiquement et d'extrêmement rattaché socialement à la nourriture. J'ai beaucoup avancé dans le fait de m'autoriser à vivre "publiquement" et j'ai parfois même l'impression dans certaines situations d'être plus libre que d'autres personnes au physique non stigmaisé, mais pour ce qui est de manger, c'est encore sensible. Si je suis seule, et en particulier dans un cadre où il s'agit de manger (pas simplement grignoter un petit quelque chose), comme prendre un repas seule dans un lieu public, je ressens beaucoup de tension et n'arrive pas à profiter de ce moment. Si tu as fait un travail particulier sur ces situations ça m'intéresse (ou d'autres lecteurs ici ?). Sinon je verrais ça en temps voulu, il y a déjà beaucoup à expérimenter pour moi.
[quote=Roumi]On retrouve souvent dans le programme l'idée qu'un excès peut être compensé si l'on attend le retour de la faim. Oui mais si celle-ci ne revient pas et qu'une nouvelle EME arrive à sa place ? D'EME en EME comment s'en sortir ? [/quote]
Eh bien le temps que les EME s'estompent, on vit ça tranquillement et on en profite pour se pencher sur le réconfort pendant l'EME ou sur la dédramatisation de la compulsion, selon ce dont il s'agit. Chaque expérience peut être pensée comme intéressante si on se dégage un peu de l'idée que la faim est l'idéal à souhaiter et à attendre (ce que je trouve assez fort, notamment au début ou lorsque on se réinvestit dans la démarche).
[quote=Roumi] On retrouve souvent dans le programme l'idée qu'un excès peut être compensé si l'on attend le retour de la faim. Oui mais si celle-ci ne revient pas et qu'une nouvelle EME arrive à sa place ? D'EME en EME comment s'en sortir ?
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eh oui c'est justement pour ça qu'il faut améliorer sa tolérance émotionnelle, pour ne pas avoir 15-20 EME par jour comme en ont les mangeurs émotionnels qui cherchent à se calmer sans cesse, personnellement j'en faisais partie
et puis il y a aussi EME et compulsion, si on apprend à bien vivre l'EME, on peut se réconforter avec une quantité minime, et du coup cela gêne moins le retour de la faim
dans une compulsion les apports sont importants, et donc en effet il faut attendre longtemps la faim et de plus les jours suivants on a également moins d'appétit
[quote=Roumi]
Ma petite victoire du midi ne n'a-t-elle pas provoqué cette réaction compulsive à retardement ?
[/quote]
c'est possible, mais tu n'y coupera pas, lors de tes avancées, de ce genre de moment
changer ça fait peur, et ça provoque des EME (mais c'st pas grave)
[quote=Roumi] Mais comment me réconcillier avec la nourriture si je continue à ne pas les consommer?
[/quote]
il y a une étape spéciale pour cela dans LC, où* on apprend à consommer des aliments à haute densité calorique en écoutant son corps
[quote=Roumi]Pour être très franche avec vous, je suis frustrée et parfois même furieuse et excédée d'en être arrivée à devoir apprendre à manger. J'en ai honte même.
[/quote]
c'est bien de t'en être rendue compte, car ce sentiment-là joue aussi dans les EME
quand on s'est souvent restreint, quand on ne sait plus manger naturellement, on a honte et cela provoque aussi des EME alimentaires
c'est vraiment très bien de t'en être aperçue, maintenant tu n'as pas à lutter contre ça, mais juste accueillir ce sentiment en le dédramatisant un peu
oui tu as honte, tu es peut-être aussi en colère contre certaines personnes (moi ma mère qui a contribué très largement à créer tout cela), cela n'est pas agréable, mais c'est juste un cap à passer
et surtout tu es actrice, tu as un grand pouvoir de création sur ton changement
tu es au bon endroit pour cela, tu es bien entourée
et focalise-toi sur tes progrès, ce que tu es arrivée à faire au restau c'est génial
les progrès c'est toujours comme ça : une fulgurance, puis l'impression de revenir en arrière, que c'est trop dur, et puis après ça devient facile
faut se laisser le temps et être bienveillant avec soi
tu dois "apprendre" cela, mais il y a certainement d'autres domaines où tu as des facilités et où les autres galèrent, c'est comme ça
le tout est le choix que tu fais, maintenant, pour toi et ta santé, et tu peux t'en féliciter
Merci pour ta réponse FAN² ! Je te souhaite vraiment de (re)trouver cette simplicité d'être parmi les autres à laquelle j'aspire aussi. Je l'apprécie énormément dans les moments où j'ai pu la reconquérir, comme à la piscine justement. Quel bonheur aujourd'hui ! Plein d'avancées ainsi, mais manger devant les autres en étant seule (accompagnée ça va mieux), reste un moment d'appréhension. Intellectuellement les ressentis qui me font me sentir tendue, je les trouve injustes et ça me met en colère, ce qui forcément ne m'aide pas à cesser de lutter et juste apprécier.
Si d'autres ont envie de partager ce qui les ont aidé là dessus, n'hésitez pas