Changer de supermarché pour améliorer votre imc
Aux États-Unis, les chercheurs ont montré le lien entre le lieu d'achat de produits alimentaires et le surpoids. Qu'en est-il en France ? L'Inserm s'est intéressé à cela et semble arriver au même constat : les supermarchés à bas prix peuvent favoriser la prise de poids pour les personnes qui les fréquentent et donc les prédisposer à un IMC plus important.
L'IMC effectivement lié aux supermarchés aux États-Unis
En 2006, une étude menée par May C. Wang de l’École de santé publique de l'Université de Berkeley en Californie a montré que les personnes vivant dans les mêmes quartiers, ayant des niveaux d'instruction et de revenus similaires avaient un profil pondéral également similaire.
En effet, sans considérer les origines ethniques, ni le niveau de connaissances en nutrition ou d'activité physique, cette étude a révélé que les personnes originaires de quartiers moins favorisés présentaient un indice de masse corporelle (IMC) généralement plus important que celles vivant dans les quartiers d'un niveau socio-économique plus élevé. En général, cet indice est également plus important dans les quartiers où il y a une plus forte densité de petites épiceries.
Les auteurs en concluent que les environnements socio-économiques modestes, au sein desquels la nourriture saine et de bonne qualité est moins facilement accessible, favorisent la prise de poids. Toutefois, sachant que les supermarchés reçoivent des produits frais régulièrement, cette étude n'a pas pu établir que vivre près des supermarchés est directement lié à un risque d'obésité plus faible et à un IMC moins important.
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La France ou le lien entre supermarchés et IMC ? Etude
En France, c'est une équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) dirigée par Basile Chaix qui a entrepris d'étudier cette relation. Pour cela, ces chercheurs se sont intéressés aux habitants de Paris et de la banlieue proche. Contrairement à l'équipe californienne, ils ont tenu compte du niveau d'instruction et de revenus des personnes interrogées, en plus des caractéristiques socio-économiques des quartiers où elles habitent. Les résultats ont montré que l'endroit choisi pour faire leurs courses confère aux individus le même profil pondéral et que certains hypermarchés et supermarchés à bas prix sont associés à des indices de masse corporelle (IMC) plus importants et ce, plus particulièrement chez les personnes moins instruites.
Les auteurs ne concluent pas pour autant qu'il existe un lien de cause à effet entre les types de supermarchés et les caractéristiques pondérales de leurs clients mais révèlent la nécessité de s'intéresser davantage à cette cible dans la communication sur la nutrition, dans une perspective de santé publique afin de contrer le développement de l'obésité.
Par ailleurs, tout comme l'équipe dirigée par S. Inagami du Département de médecine générale interne de Los Angeles en Californie en 2006, celle de B. Chaix a pu montrer que faire ses courses dans les supermarchés de milieux défavorisés et qui sont éloignés du domicile peut être associé à un IMC plus élevé.
Quelles conclusions tirer de tout cela ? Selon Gérard Apfeldorfer, sans doute que les personnes ayant peu de ressources vont préférentiellement dans les supermarchés à bas coût, que les personnes ayant des revenus plus importants vont ailleurs et que les personnes à faibles ressources achètent préférentiellement les aliments qui apportent le plus de calories pour le prix le plus bas.
Cela ne permet pas de dire que les aliments hautement caloriques fassent davantage grossir : d'autres facteurs devraient être pris en considération, et en particulier le niveau de stress. Les personnes à faible revenu ont sans nul doute une vie bien plus difficile, et on sait que la consommation d'aliments gras et sucrés est un moyen de lutter contre le stress.
Comme on voit, il n'est pas toujours simple de tirer des conclusions pertinentes des faits observés !
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