On va manger trop même en cuisinant
L’idée reçue selon laquelle on va manger trop à l’extérieur, soit en étant invité, soit au restaurant, nous laisse penser que l’on mange mieux chez soi, tout particulièrement lorsqu’on cuisine. Une étude récente prouve que ce n’est pas forcément vrai : on peut aussi manger trop chez soi.
Hélène est contente d’elle-même : ce soir, elle cuisine. Ce n’est pas vraiment dans ses habitudes, même si elle essaie de se mettre de plus en plus souvent aux fourneaux, afin de ne plus manger trop et mincir. Elle suit une recette de pâtes aux poires et gorgonzola, accompagnée de salade verte, qu’elle compte déguster avec une invitée. Les jeunes femmes se retrouvent devant un énorme plat de pâtes, Hélène remarquant «je ne m’attendais pas à ce que ça fasse autant !». Le plat étant délicieux, elles se resservent plusieurs fois, par simple gourmandise. Le souhait d’Hélène de manger mieux et manger moins à la maison ne se réalise pas forcément.
Cuisinez de bons plats, et faire des excès alimentaires
Ce schéma d’alimentation a été mis en évidence par le chercheur américain nutritionniste et spécialiste du comportement alimentaire, Brian Wansink. Il a étudié le contenu d’un best-seller local dédié à la cuisine, The Joy of cooking (La joie de la cuisine) par Emma Rombauer. Ses résultats vont à l’encontre des idées reçues liant le surpoids au fait de ne pas manger chez soi et de ne pas cuisiner.
Il s’intéresse aux recettes et petits plats présentés comme sains. Le chercheur montre que le nombre de calories a augmenté de 43,7 % dans une vingtaine de recettes qui sont reprises dans les 7 éditions de l’ouvrage. Son étude révèle que cette augmentation vient du changement dans la composition des aliments mais aussi dans la taille des portions, de plus en plus grande. Un phénomène accéléré par les prix en baisse de la nourriture et la part de revenu moins importante qu’on y dédie. En somme, on peut acheter plus et consommer plus ce qui aboutit à des excès alimentaires, et à la suralimentation.
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Ne pas hésiter à conserver des restes, et à les déguster plus tard !
Le chercheur indique par exemple que la taille des portions conseillée dans l’ouvrage de référence a augmenté de 33 % seulement depuis 1996 ! Cette tendance se traduisant par une augmentation de l'apport calorique par plat, passant sur la même période de 168.8 calories à 436.9 calories. Il invite donc les écrivains d’ouvrages de cuisine à prendre en compte la densité calorique des aliments et cette tendance à manger plus si on a à disposition de plus grandes quantités lorsqu’ils proposent leurs recettes. Brian Wansink rappelle que depuis les années 30 –et la première version de The Joy of cooking-, nous sommes beaucoup moins nombreux à table et une même recette nourrit presque deux fois moins de monde.
Cette recherche met en évidence l’importance des quantités consommées lorsqu’on s’intéresse à son alimentation et que l’on cherche à mincir. Quelle que soit la composition d’un plat, on grossit surtout et avant tout parce que l’on va manger trop par rapport à nos besoins réels. Vous avez préparé un bon plat ? Une fois que vous vous sentez rassasié, n'hésitez pas à en mettre de côté, voire à en congeler une partie ! Vous ne vous sentirez ainsi pas obligé d'en manger trop et le dégusterez plus tard.
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